Moins d'antipsychotiques pour les personnes âgées en CHSLD
Aperçu du projet
Au Québec, entre 40 et 60 % des personnes âgées de 65 ans et plus hébergées dans des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) prennent des antipsychotiques sans avoir reçu un diagnostic de psychose.
C’est pourquoi plusieurs CHSLD québécois se lancent dans une démarche visant à réduire la prise d’antipsychotiques pour améliorer la qualité de vie des résidents.
Consultez l'affiche résumant le projet.
Qu'est-ce qu'un antipsychotique?
Un antipsychotique est un médicament qui soulage les symptômes de psychose. On parle de psychose quand une personne :
- s’imagine des choses qui n’existent pas (pense qu’elle est suivie, voit des complots contre elle, croit qu’on lui veut du mal, etc.)
- a des hallucinations (entend des voix, voit des choses irréelles, etc.)
On donne parfois des antipsychotiques aux personnes âgées qui ont des troubles de comportement liés à la maladie d’Alzheimer ou à une autre démence, surtout lorsque le comportement peut être dangereux pour soi ou les autres.
On sait maintenant qu'ils sont peu efficaces pour soulager certains troubles de comportement, et qu’il y a plus de risque de :
- somnolence
- chutes
- tremblements au repos
- pneumonie
- accident vasculaire cérébral (AVC)
- rigidité des muscles
- insuffisance cardiaque.
Pourquoi prescrit-on des antipsychotiques?
On prescrit parfois des antipsychotiques aux personnes âgées qui ont des troubles de comportement liés à la maladie d’Alzheimer ou à une autre démence : agitation verbale ou physique, problèmes de sommeil, errance, etc. Or, la recherche nous démontre que ces médicaments sont peu efficaces pour soulager ces troubles de comportement et qu’il est possible de faire autrement.
Échéancier
Collecte de données des trois phases au Québec
- Phase 1 | janvier 2017 à octobre 2018 : dans 24 CHSLD
- Phase 2 | avril à décembre 2019 : dans 134 CHSLD
- Phase 3 | 2020 - 2021
Résultats de la phase 1 en bref
La phase 1 de la démarche s'est déroulée entre janvier et octobre 2018 dans 24 unités de CHSLD du Québec. Lors de cette phase, la déprescription d'AP a été un succès chez 86 % des 220 résidents participant au projet, n'entraînant, dans la majorité des cas observés, ni augmentation du recours aux anxiolytiques, aux somnifères et aux antidépresseurs, ni effets sur le comportement.
Consultez Bilan de la phase 1 - Opus-AP
Le projet au CISSS de la Montérégie-Ouest
Pour le CISSS de la Montérégie-Ouest, la phase 1 de la démarche OPUS-AP s’est déroulée au Centre d’hébergement de Coteau-du-Lac.
En un an, certains résidents ont pu bénéficier d’une déprescription totale ou partielle en tenant compte des comportements pour lesquels les antipsychotiques peuvent être appropriés, inefficaces ou non indiqués.
Depuis l’implantation de la phase 1, l’équipe favorise davantage une approche non pharmacologique et adaptée à chacun des résidents. C’est-à-dire que quotidiennement, l’équipe de soins est amenée à se questionner sur les causes des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD), l’organisation du travail, les méthodes d'intervention en présence de SCPD, l'environnement des usagers et une révision de plusieurs autres aspects entourant l'hébergement des personnes âgées.
Phase 2
La phase 2, quant à elle, fait l'objet d'une collecte de données de mars à décembre 2019, et s'étend cette fois sur 331 unités dans 134 CHSLD.
Notons qu'au CISSS de la Montérégie-Ouest, la phase 2 est déployée dans 50% des CHSLD:
- Centre d’hébergement et CLSC de Coteau-du-Lac
- Centre d’hébergement de Saint-Rémi
- Centre d’hébergement de Vaudreuil
- Centre d’hébergement Laurent-Bergevin
- Centre d’hébergement du comté de Huntingdon
- Centre d’hébergement d’Ormstown
- Centre d’hébergement Cécile-Godin
Phase 3
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) souhaite étendre le projet à l'ensemble des CHSLD du Québec au cours d'une troisième phase.